ATYS DE LULLY A VERSAILLES

Concert inouï en ce jeudi 14 juillet 2011, à l’Opéra Royal de Versailles, et vingt minutes d’applaudissements pour la représentation de l’opéra préféré de Louis XIV, Atys de Jean Baptiste Lully. Seconde édition plus de vingt ans après celle de 1987, qui connut une gloire mondiale, tant pour le spectacle, la mise en scène que l’enregistrement qui fit date dans l’histoire de la musique dans un renouveau du baroque qui débuta au début des années 70. Il y a bien eu un avant et après Atys en France. A qui revient cette révolution musicale ? Eh bien, à William Christie, chef d’orchestre de renom de l’ensemble Les Arts Florissants (basé à Caen), américain habitant en France depuis de nombreuses années. Il souligne à la télévision que Louis XIV redemanda en son temps, de revoir l’opéra Atys à l’aube de sa mort. Car en fait, on sait peu que cet opéra marqua à vie le roi Louis XIV. Trois heures de costumes magnifiques, de la danse comme il n’y a pas plus beau, et une musique de fou. Bref, une émotion de roi partagée par un public déjà conquis de connaisseurs. Une émotion devant la musique de l’un des compositeurs français les plus importants de l’histoire de la musique : Jean Baptiste Lully, que la plupart des gens ne connaissent que par une statue présente à l’Opéra Garnier à Paris. La musique de Lully resplendit sous la baguette de William Christie, au point de faire ressurgir les spectres de la cour Versaillaise. On est transporté dans l’une des époques les plus glorieuses de la France. La musique de Lully en est la transposition musicale, car Lully fut le compositeur sans partage du roi. Une musique d’un grandiose insurpassable, d’une magesté à faire pleurer, et d’une exigence musicale à couper le souffle. Les chœurs étaient à pleurer également. Des duos et trios vocaux à tomber... Je citerai seulement Jean Marie Villégier, metteur en scène, Patrice Cauchetier pour les costumes, Carlo Tommasi pour les décors, Francine Lancelot pour la chorégraphie, Bernard Richter dans le rôle d’Atys, Anna Reinhold dans le rôle de Cybèle, Emmanuelle de Negri, Paul Agnew, Callum Thorpe, Nicolas Rivenq, Sophie Daneman, Marc Mauillon, Jaël Azzaretti, Jean-Charles Di Zazzo, Cyril Auvity, Elodie Fonnard, Rachel Redmond, Bernard Deletré, Liesbeth Devos, Francisco Fernandez-Rueda, Reinoud Van Mechelen, Benjamin Alunni, Arnaud Richard, et l’excellente violiste Anne-Marie Lasla. Devant une telle prestation, pas de mot pour remercier tous les musiciens qui ont accompli là une prouesse musicale dont le souvenir embellira la vie de ceux qui étaient là. En sortant de l’opéra royal, le public pouvait apercevoir par une fenêtre dérobée un coucher de soleil sur les jardins versaillais… Inoubliable.
Mathieu Touzot

  
(écouter fort avec la meilleure qualité sonore de youtube: 360)